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Historique de l’église du Vieux-Bourg (Source P. Lucas d’après l’ouvrage de l’Abbé A. Lucas)

En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas-côté nord de 4 travées, un transept et un chÅ“ur. L’édifice actuel de diverses époques, date en majeure partie des XVe et XVIe siècles et a été restaurée aux XVIIe et XIXe siècles. La seconde travée du bas-côté, voûté sur arcs ogives primitifs et supportant le clocher, paraît remonter à la fin du XIIe siècle. La sacristie et la chapelle du Saint-Sacrement (aile sud) furent bâties sous le rectorat de Messire Jacques Symon vers 1648 ; la chapelle Saint-Nicolas (aile nord) et le chÅ“ur furent édifiés en 1679 sous le rectorat de M. Leuduger, la première pierre en fut posée le 21 juin par haut et puissant Thébault le Mintier Seigneur de Carmené et la bénédiction de l’église fut faite le 19 novembre suivant. En 1768, l’église avait besoin de grosses réparations, la majorité des paroissiens était d’avis du transfert au Pontgamp, mais deux arrêts du Parlement de Bretagne des 21 mai 1768 et 18 mars 1771 refusèrent l’autorisation.

D’après la supposition que nous avons faite au début, la première église ou le premier oratoire au Vieux-Bourg remonterait à Saint-Gall ou à ses moines au VIIe siècle. Le monument actuel date, dans ses parties principales, du XVIe siècle. La partie qui supporte le clocher, les quatre colonnes avec leur voûte, est antérieure et doit remonter à l’édifice qui précéda celui du XVIe siècle. Malheureusement, nous n’avons rien d’écrit la concernant avant l’apparition des registres. Ceux-ci furent ordonnés par François 1er par un édit de Villers-Cotterets de 1535, mais ceux de chez nous ne commencent qu’en 1628 et 1630. N’y en eut-il pas avant ? Ou ont-ils été perdus ? A partir de cette date, malgré le laconisme de la plupart des Recteurs, avares de leur écriture, nous suivons très bien les transformations faites à l’église.

La nef et le chÅ“ur de l’église furent donc refaits au XVIe siècle. La sacristie, telle qu’elle est encore aujourd’hui, fut ajoutée entre 1640 et 1648, sous le rectorat de Guillaume Lucas. La chapelle du Saint-Sacrement, c’est-à-dire l’aile du côté de la route, "fût bastie par noble et discret Messire Jacques Symon, Sieur de Launay, Recteur de Plouguenast entre 1648 et 1652.". "La Chappelle de Saint-Nicolas, qui est du côté de la fontaine, fût bastie l’an mil six cent soixante dix-neuf et le chÅ“ur élevé à la hauteur de la chappelle du Saint-Sacrement. Le tout des deniers de la fabrique. Les maçons eurent pour leur main mise, les matériaux, les charroyes exceptés, qui se faisaient par les paroissiens, la somme de deux cent livres ; Les charpentiers qui étaient Pierre Gaichet de Launay, Jean et Pierre Labbé, de Glégan, eurent … et les couvreurs qui fournissaient, les matériaux et les charroyes exceptés". "La première pierre fût posée par haut et puissant Seigneur Thébault Le Mintier, Seigneur de Carmené, Les Essarts, Gourméné, fondateur de l’église de céans et bénite par Moy, recteur, signé le 21 juin du dit an." "Le dimanche 19 novembre de la mesme année, la dite chappelle et l’église fût bénite par Moy, Recteur, assisté des vénérables et discrets messires François Le

Nouvel, Henry Buschoux, Pierre Le Nouvel, prêtres de cette paroisse, et de François Le Nouvel et de Guillaume Radenac, diacres, par permission de Mgr Hardouin Fortinde la Haguette pour lors, évesque de St-Brieuc, depuis transféré à Poitiers par le Roi Louis XIV". Ce texte est écrit de la main propre du recteur Jean Leuduger. Ce Jean Leuduger est un homme célèbre, presque un saint. Mgr de la Villerabel écrit ceci à propos de Jean Leuduger et de l’église : "Quand Jean Leuduger arriva à Plouguenast en 1676, l’église menaçait ruine, mais les gens de Plouguenast ne songeaient pas à la rebâtir, effrayés des dépenses."… …Les deux ailes du transept appelées chapelles du Saint-Sacrement et de Saint-Nicolas étaient plus profondes qu’elles ne le sont aujourd’hui. Elles furent diminuées, lors de la dernière restauration vers 1880.

Dire que cette église n’a aucune valeur artistique est exagéré. Elle devait être, au contraire, charmante autrefois, lorsqu’elle avait ses vitraux. Le beau retable du XVIIe siècle est tout à fait remarquable avec tous ses personnages, la Sainte-Trinité au milieu, de chaque côté St-Pierre et St-Paul et deux évêques St-Germain et St-Nicolas. Les deux autels latéraux furent faits au siècle dernier, avec la balustrade, par un habile ouvrier de l’endroit, Alain Gallais. Le chÅ“ur fut alors agrandi car autrefois il se terminait à la limite des autels latéraux ; l’autel était alors plus reculé. A remarquer dans le cimetière, le calvaire à auvent du XVIe siècle. Il y avait là autrefois un reliquaire dont il est question en 1731 et 1737 … …Elle est bien vénérable cette vieille église et elle a droit à tout notre respect. Tant de générations de nos ancêtres, après y avoir prié, s’y être sanctifiées, y dorment leur dernier sommeil. C’eût été un sacrilège que de la démolir et Dieu sait pourtant si l’on a essayé ! Si elle est encore debout, c’est grâce au cran et à la ténacité des gens des environs… 

Description de l’église du Vieux-Bourg

L’église est en forme de croix latine avec un chevet droit. Extérieur de l’édifice : La construction est en moellons de granit et schiste ferrugineux de tonalités variées pour les parements (gris, roux, beige, brun) et présente aussi des parements appareillés. Une flèche ardoisée surmonte le bas-côté nord accessible depuis une tourelle circulaire, elle-même couverte d’ardoises.

La nef est couverte à deux versants ardoisés, les bras du transept également. Les lignes de faîtage s’affaissent vers la croisée.

Une sacristie est accolée au sud-est du chœur. Elle est chapeautée d’une couverture ardoisée qui reprend les pans biais du plan. Elle a sans doute remplacée une sacristie plus ancienne au nord-est de l’église. Le porche sud est surmontée d’une voûte bois et d’une couverture ardoisée.

Intérieur de l’édifice La nef voûtée en lambris XIXe, est très simple ouverte au sud par deux baies à réseaux du XVe-XVIe, ornées de vitraux. Le mur gouttereau nord est rythmé de quatre arcades : deux en plein cintre à l’ouest et deux autres plus hautes en arc brisé à l’est. Les claveaux des arcs en plein cintre sont réalisés en calcaire. L’église possède un bas-côté au nord, qui comporte une travée voûtée en pierre calcaire avec une croisée d’ogives que l’on peut dater des alentours du XIIIe. Le reste du bas-côté est voûté en lambris.

Le clocher est accessible depuis une porte située sous la croisée d’ogives et un escalier contenu dans la tourelle au nord de l’église. Au premier niveau, une grande baie en plein cintre s’ouvre sur la nef. Le beffroi se trouve à l’étage au dessus. Le chœur possède un sol de parquet bois avec des retables de part et d’autre de la grande baie, ainsi qu’un maître autel sans doute du XVIIIe. Un autel plus récent s’avance vers le croisée.

Dans le bras nord du transept, une porte murée devait s’ouvrir sur les restes de bâtiment ruinés au nord-est de l’église (ancienne sacristie ?). Un dallage récent de granit avec des joints très larges occupe le côté est. Côté ouest, des lacunes de sol laissent penser qu’il existait un élément de mobilier. Côté sud, le transept possède lui aussi un sol de granit récent. Une fenêtre murée se dessine sur la façade ouest en hauteur.

La sacristie actuelle est revêtue de lambris, une cheminée et un lavabo occupent la façade nord. Un grand meuble à placards du XIXe investit le côté est…

HISTORIQUE DE LA RENOVATION

L’Eglise du Vieux Bourg est une des pièces maîtresses de notre patrimoine communale ; les parties principales du monument actuel datent du XVIème siècle et la partie supportant le clocher est plus ancienne et remonterait au XIIIème siècle. Le bâtiment est protégé et inscrit à l’Inventaire Supplémentaires des monuments historiques depuis février 1926. La préoccupation première du conseil municipal était de mettre le bâtiment hors d’eau par la réfection d’une grande partie de la couverture. Mais pour obtenir un meilleur taux de subvention, il convient de prendre en compte la rénovation globale de l’édifice. C’est la raison pour laquelle une étude complète de restauration a été confiée à Mme LEBEC de LEHON, architecte du patrimoine. Le diagnostic technique met en évidence de nombreux points faibles. A l’extérieur : la couverture, certains éléments ou parties de la charpente, reprises de maçonnerie (chevronnières en pierre, réfection des joints), protection des vitraux, assainissement périphérique du bâtiment. A l’intérieur : partie de la voûte, boiseries du chÅ“ur, plafond de la sacristie, dallage du sol, électricité. Une liste de préconisations très importantes et donc très coûteuses, estimée à 970 000 €. Lors de la séance du 6 octobre 2005, le Conseil Municipal, soucieux de la conservation du patrimoine local et de sa transmission aux générations futures, à l’unanimité, a décidé la poursuite de ce projet de restauration et chargé Mr Le Maire d’engager les démarches nécessaires aux recherches de financements. L’Etat, les réserves parlementaires, le Conseil régional, le Conseil général, l’Association de sauvegarde du Patrimoine seront sollicités, le taux global de ces aides pourrait avoisiner les 68% du coût du projet (HT). Il n’en reste pas moins que le solde à financer par la Commune, étant très important, il a été convenu de réaliser la rénovation en quatre tranches de travaux sur une période de 5 années, voire un peu plus afin de ne pas bloquer les autres projets d’investissements de la Commune.

La 1ère tranche des travaux, réalisée en 2007/2008 concernait le chœur, les transepts nord et sud ainsi que la sacristie.

La 2nde tranche, démarrée en 2009 se terminera en 2010, elle concerne la nef, le porche sud, la tourelle et le bas côté nord. Comme pour la 1ère tranche, il s’agit principalement de refaire la charpente, la couverture et le rejointoiement des murs extérieurs. Pour des raisons de sécurité, la consolidation de la croisée d’ogive située en dessous du clocher, partie la plus ancienne de d’édifice (XIIIème siècle) a été réalisée, elle présentait en plusieurs endroits des marques d’usures importantes. Les travaux se sont terminés le 31 août 2008.

La phase concernant des travaux de maçonnerie, charpente, couverture, menuiserie, ferronnerie (vitraux) a débuté en septembre 2009 et se terminera courant de l’été 2010.

mercredi 3 novembre 2010